Enquête nationale Santé Conditions de Travail dans le 1° degré

En mars-avril 2010, la Cgt-Educ'Action a lancé une enquête sur la santé et les conditions de travail dans le 1° degré. Nous en publions aujourd'hui les résultats. Les résultats, même si nous n'avons la prétention de prétendre à une justesse scientifique, il s'agit d'une enquête syndicale et ne sont bien entendu recensées que les réponses reçues, sont parlants. Ils montrent une dégradation des conditions de travail, une Ecole au bord de l'asphyxie et des personnels qui n'en peuvent plus. Les commentaires qui accompagnaient le retour des questionnaires (près d'une enquête sur 3 était accompagnée d'un commentaire) vont tous dans le même sens. Un mal être, un divorce entre l'Education Nationale, sa hiérarchie aux ordres et les personnels qui chaque jour font vivre l'école avec l'impression de plus en plus forte que tout est fait pour que cette dernière disparaisse.

Des critiques, parfois, vis à vis de cette enquête, dans les commentaires, sur le manque de nuances dans les réponses possibles. Difficile cependant pour nous dans le cadre d'une enquête de ce type de trop "nuancer" au risque de rendre floue la lecture des résultats.

Les résultats "bruts" par catégorie:

Ensemble des réponses. Directeurs-trices. Adjoint-e-s . Travaillant en ZEP . Travaillant hors ZEP . Travaillant en école élémentaire. Travaillant en école primaire . Travaillant en maternelle. Travaillant en Zone Rurale. Travaillant en Zone Urbaine

Voici la composition de "l'origine" des collègues qui ont répondu à cette enquête:

(Si le total n'atteint pas 100% c'est lié au fait que certaines rubriques n'ont pas été renseignée par celles et ceux qui ont répondu à l'enquête)

Cette compostion ("sur-représentation" de réponses de directeur-trices ce qui est normal, le questionnaire est passé par la lettre nationale qui arrive dans toutes les écoles de France à l'adresse administrative de celles-ci, sur-représentation du "rural" par rapport au secteur "urbain" par exemple) nous a amené outre les résultats globaux à différencier en fonction justement des "origines". Un regret: la sous représentation de collègues issu-e-s du spécialisés.

1° analyse

Concernant les relations avec les élèves, les parents et la hiérarchie. Une violence verbale et physique inquiétante surtout sur le plan verbal...

Une hiérarchie avec laquelle les relations se sont plutôt tendues et dont près de 50% des personnes ayant répondu n'ont obtenu aucun soutien lors de problèmes rencontrés...

Des lieux de travail parfois ou souvent sales, bruyants, mal isolés, mal éclairés et peu adaptés...

Un métier peu reconnu sauf... par les enfants qui nous sont confiés... et particulièrement non reconnus par une hiérarchie. Cette dernière étant particulièrement remise en cause dans l'enquête (y compris dans les commentaires). 90% ressentent une distorsion entre ce que la hiérarchie attend d'eux et les moyens mis à leur disposition!!!

Organisation du travail, relation d'équipe, ambiance générale:

Un travail en équipe plébiscité: 91% des personnels veulent travailler en équipe (40% se sentent cependant isolé-e-s)...

Santé... La cerise sur le gâteau... 98,75% ont le sentiment que leur santé n'est pas du tout suivie par l'Education Nationale. Il est à noter que la question de la médecine du travail à laquelle les enseignant-e-s n'ont pas réellement accès, est citée dans presque tous les commentaires qui accompagnaient souvent le retour des questionnaires!!! 9,5% ont souvent besoin de prendre des médicaments pour « tenir » 34,7% parfois! Plus de 74% des personnels ayant répondu ont dit avoir parfois (50,65%) ou souvent (23,81% ) envisagé de quitter leur métier...

Si on résume, violence, stress, aucun suivi de la santé par l'Etat Patron, non reconnaissance, des conditions de travail qui se dégradent... Et une hiérarchie sur laquelle on ne peut s'appuyer. Le constat est grave et doit interroger l'institution. Quant à la Cgt-Educ'Action, elle s'appuiera sur cette enquête pour mobiliser et revendiquer ce qui est nécessaire et indispensable pour que la situation cesse de se dégrader et reparte dans le bon sens. Ce n'est pas gagné, mais si les personnels sont prêts à se mobiliser avec nous nous pouvons faire cesser cette spirale infernale!

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